




Prochain Épilogue
sur le bord de ma main dans le creux des vagues dans la vitesse orange dans l’escalade de ton dos dans la frange de la comète dans l’épaisseur bleue foncée du vide dans les lignes faites pour le sable dans la profondeur de l’espace dans la fibre de la corde tendue dans l’arbre dans l’été relevé par l’aventure dans la course des poussières dans l’histoire courte de nos vies dans l’abri où l’aventure est écrite dans l’intervalle entre les signes dans l’attente du signal dans la ligne de l’angle obtu qui dessine la cime dans le moment où tu te cambrais j’alignais les pierres sur la montagne j’admirais le retour des oiseaux aux coordonnées exactes je rangeais le gabarit j’emportais le souffle d’une aspiration parlée j’enfreignais l’impossibilité de vivre à l’endroit j’absorbais la sueur de l’éther je découvrais un nid dans une brèche je me répétais un secret je faisais fi du tissu de mensonges sur tes épaules je lorgnais du côté du gâteau des anges je parlais en respirant je cueillais ta voix j’allais là-bas j’écoutais le déclic des fissures géologiques je restais là je retrouvais les provisions j’inventais la clé millénaire perdue de l’avion retrouvé j’évaluais l’ambiance atmosphérique je corrigeais la valeur je filais l’apesanteur à tes cheveux j’y rattrapais les ballons envolés * maintenant au camp dans une tente sous vide il reste un échantillon du mirage le début et la fin d’un livre un pétale incandescent un spécimen de la folie des âmes qui brûle comme un glaçon dans l’engrenage sans fin d’une photographie non développée je le laisse dans sa brume les alpinistes fous en font leurs légendes et je trace en empruntant la malédiction des sommets
(le chemin qu’on décrit de nos jours comme celui adapté à des bottes sur mesure faites pour qui se spécialise à courir lentement sur les pianos)
Sébastien B Gagnon